Lost in transition ? Le nouveau programme pour le Think Tank d’ACIDD

La conférence de lancement à Paris de ce nouveau programme a eu lieu le 17 octobre à l’AFD (Agence française de développement) à Paris. Avec la participation exceptionnelle de Jean-Vincent Placé, secrétaire d’État à la réforme de l’État et d’Alain Juppé, maire de Bordeaux, elle a réuni près de 200 représentants d’entreprises, de collectivités, d’associations, du monde de la recherche et de la prospective. Retour sur les interventions de cette conférence, en mots et en images…


Pendant les deux dernières années, les travaux de l’Université d’été d’ACIDD et de son Lab’ ont investigué la question « Comment se projeter dans le monde d’après ? », en posant comme préalable que « le chemin de l’action généralisée passe par le développement d’imaginaires partagés et positifs… Nous avons besoin d’imaginer de rêver, de nous réconcilier avec la notion de progrès ».  Cette réflexion a abouti à la publication, aux éditions du Petit Matin, du livre collectif « Nouveaux mythes, nouveaux imaginaires pour un monde durable » et son lancement au Grand Palais pendant la COP21.

Une nouvelle session s’engage sur deux ans, sur la question « Lost in transition ? ». Cette séquence s’articulera autour des expériences, des initiatives qui se mettent en place dans le cadre des transitions écologiques, numériques, sociétale, culturels (…) afin de définir repères et démarches d’accélération. Alors que certains, comme Michel Serres, parlent même de métamorphose, de la plus importante mutation vécue par l’humanité depuis la préhistoire. Jamais les femmes et les hommes n’on été confrontés à de tels défis : dérèglement climatique, pénurie de ressources, perte de la biodiversité, creusement des inégalités, emballement démographique, grande pauvreté… En même temps la révolution numérique, des sciences cognitives, des technologies (nano, bio…) correspond à une mutation qui se caractérise par sa vitesse, par le changement radical de notre système économique, avec un impact déjà perceptible sur toute l'humanité, sur la façon dont elle consomme, produit, échange, aime, et vit.

Un tel contexte de transition nous oblige à tout revoir : modes de vie, gouvernance des territoires et de l’économie, apprentissages…

 

 Alors que certains peuvent se sentir un peu « perdus », dans un tel contexte d’incertitude, la question à laquelle notre Lab’ va s’efforcer de repose est : comment agir, ou plutôt comment généraliser les actions utiles et efficaces, comment changer d’échelle ? 

En ouverture, Gilles Berhault, délégué général d’ACIDD, a rappelé l’historique d’ACIDD et comment le nouveau programme de notre association visait, dans les mutations que nous sommes en train de vivre, à enrichir les réflexions sur les transversalités, sur les difficultés à intégrer une vision systémique et inclusive :

 

«… Depuis plus de 15 ans, notre association a travaillé sur ce qui porte une transformation rapide de notre société. Une société qui est devenue une société de communication, digitale, globalisée, qui a pris conscience de ses responsabilités environnementales et climatiques… et où émerge une volonté puissante de prise de parole et même de contribution directe à l’action collective.

Les problématiques sociétales que nous avons à affronter aujourd’hui sont très lourdes : migrations, climat, guerre des ressources, cyberterrorisme…  Mais, en parallèle, les initiatives citoyennes pour répondre à ces défis, se développent rapidement : le film « Demain » en est l’expression. Il y a même une vraie effervescence dans les territoires, dans les entreprises ou dans le monde de l’éducation. On a le sentiment d’un grand patchwork qui cherche sa cohérence… un peu comme ce qui caractérise l’autisme : un monde fragmenté, peuplé de sensations éparses. C’est évidemment un phénomène amplifié par l’accélération des temps : les transitions s’enchaînent dans une temporalité inconnue jusqu’alors, alors que nous sommes maintenant plus de 7 milliards sur la planète.

Évidemment se pose alors la question du voulu et du subi… de la participation ou de la relégation. C’est le cas de la richesse financière, jamais aussi mal répartie dans le monde, qu’en cette année 2016.

2015 a été l’année de la diplomatie avec un événement majeur, l’accord sur 17 objectifs mondiaux de développement durable, structurant dans une entente historique une vision sociétale et environnementale de la gouvernance globale. Cette vision commune a été confirmée, sur la question climatique, par l’Accord de Paris, avec la présence historique de plus de 190 chefs d’État, et surtout une ratification en moins d’un an. C’est d’autant plus intéressant que, si le climat n’est qu’un des objectifs, il induit les conditions même de notre développement, dans une approche qui ne peut être que collective.

Mais comment faire pour que cette vision globale ne reste pas théorique face aux autres enjeux de la géopolitique et surtout pour qu’elle soit un accélérateur d’action. Il est nécessaire pour cela que cette vision s’incarne à travers des initiatives du type « bottom up », venant de la base. Mais, il faut viser à une généralisation de ces initiatives autour de deux dimensions : dupliquer à grande échelle ce qui peut l’être, inciter à innover, inventer, à trouver des solutions à tous les niveaux.  Cela veut dire prioriser la mobilisation des talents, le renforcement des capacités, trouver les financements… mais  aussi nous adapter et inventer sans oublier la culture.

Ce programme d’ACIDD, sur deux ans, vise à tout cela. Enrichir les réflexions sur les transversalités, sur les difficultés à intégrer une vision systémique et inclusive, à lutter contre les grandes précarités tout en visant une haute qualité de vie...

 

En conclusion, je souhaite que nous puissions avancer tous ensemble vers ce qu’Amartya Sen présente « comme une mutation vers une économie qualitative du bien-être. »

Jean-Vincent Placé, secrétaire d’État chargé de la réforme de l’État et de la simplification, dans son message introductif, a montré comment la révolution numérique pouvait être un facteur essentiel de la transformation de l’État dans son dialogue avec le citoyen :

« Sur le thème de la révolution numérique, je suis  preneur d’idées pour créer des start-up d’État afin de moderniser l’action publique dans le cadre du PIA (plan d’investissement d’Avenir). Il s’agit de créer des communautés numériques dans l’État et des laboratoires numériques dans les territoires, afin de dématérialiser les procédures, de simplification des procédures administratives pour améliorer le dialogue citoyen. Dans cet esprit, lors de la Semaine de l’innovation publique du 14 au 20 novembre, la création de France Connect grande plateforme numérique de l’État sera annoncée. Et du 7 au 9 décembre, la France accueillera le Sommet mondial du partenariat, véritable temps sur la démocratie ouverte pour croiser les thèmes de l’écologie, du numérique et de la démocratie ».

Et Vincent Baholet, Président d’ACIDD, a ensuite précisé les contours de l’évolution de notre association, de sa transformation :

« Mon 1er message portera sur « ACIDD in transition » et  comment créer ce grand mouvement social, écologique, politique et territorial avec ACIDD, en insistant sur la transversalité, sur la multi-dimensionnalité, le jeu multi-acteurs.

La tonalité que nous voulons affirmer aujourd’hui pour ACIDD est bien celle d’un think tank qui soit aussi un share tank, un do tank sur les solutions pour ne pas se perdre dans la transition. Cette tonalité s’appuie sur un tryptique entre l’Université d’été, le Lab’ et les Mornings du développement durable qui vont redémarrer. Dans cette phase de réformation d’ACIDD, de transition continue, nous sommes en train de mettre en place des dynamiques de newsletter, de plateforme de ressources. Et pour les moyens nécessaires à cette réformation, ACIDD à décidé de la création d'une fondation abritée qui va nous faciliter  la recherche de partenaires ».

Verbatims de la 1ère table-ronde, sur le thème : « Innover »

David Garbous, Directeur marketing stratégique du groupe Fleury Michon a rappelé comment son groupe avait lancé une campagne de communication totalement innovante, jouant sur la transparence pour répondre aux interrogations des consommateurs :

« La France est le 2ème marché mondial du surimi après le Japon où est née la recette. En 2013, après la crise du cheval, les consommateurs nous ont demandé : qu’est-ce que vous mettez dans vos lasagnes… mais aussi dans votre surimi ? C’est en réponse à ces interrogation que nous avons lancé la campagne de transparence : « Venez vérifier ». Car les consommateurs sont beaucoup plus mûrs que ce que l’on croit. Ils nous disent : on a changé, mais pas vous les industriels ! Ils sont en attente de solutions concrètes pour changer leurs comportements… Aujourd’hui, les gens demandent de vraies histoires. Si l’on avoue que l’on a encore des efforts à faire, on est plus crédible. Mais, en même temps, il faut rendre le développement durable plus désirable, ne pas s’adresser au seul cerveau droit, rationnel… ».

 

Valérie Martin, chef du département communication et information de l’ADEME, a souligné que les changements de comportements se situent à tous les niveaux de la chaîne et que la transition dépendait autant de l ‘innovation technologique que du comportemental :

« Bien sûr, le poids de l’effort  ne doit pas peser uniquement sur le consommateur. Par exemple dans le travail sur le gaspillage alimentaire qu’a réalisé l’ADEME, on voit bien que les responsabilités se situent à tous les niveaux de la chaine. Ce qui fait bouger le consommateur aujourd’hui,  c’est lui, c’est sa santé. Mais il n’est pas idiot, il est extrêmement informé. Le rôle des pouvoirs publics c’est de l’aider à décrypter les messages qu’il reçoit… Ainsi, notre nouvel ouvrage «  Changer les comportements, faire évoluer les pratiques sociales vers plus de durabilité », écrit par 2 sociologues, permet de croiser les disciplines, les approches, les échelles d’action, les modes d’intervention car la transition c’est 50 % de technologie et 50 % de comportemental ».

 

Bernard Saincy, Président d’Innovation Sociale Conseil a souligné la cohérence nécessaire entre l’innovation technologique et le social et insisté sur les transformations du travail que le numérique va entraîner : 

« Il est vrai que les bénéfices de l’innovation technologique sont encore inégalement répartis. Pourtant l’innovation technologique doit intégrer des données sociales environnementales. Par exemple, l’innovation technologique des LED a complétement changé la donne pour l’électrification des pays les moins avancés. Il doit y avoir une convergence entre l’innovation technique et sociale car la première a besoin d’acceptation sociale pour répondre aux besoins non satisfaits de la société… Une des transformations les plus importantes, sous les coup de boutoir du numérique, c’est celle du travail : la montée du travail indépendant vs l’emploi, le salariat. Le salariat, c’est le lien de subordination, qui freine la créativité, qui fait aujourd’hui fuir les jeunes. La question qui est donc devant nous est de réguler la co-existence entre travail indépendant et le travail salarié ».

 

Francis Jutand, DGA de l’Institut Mines Telecom a rappelé que les métamorphoses numériques à venir, comme l’intelligence artificielle allaient poser le problème de la co-évolution entre l’évolution technologique et l’évolution humaine :

« Dans la grande métamorphose que nous sommes en train de vivre, la question que l’on peut se poser est : « est-ce que l’on subit ou est-ce que l’on provoque » ? En fait, on fait les deux…Si la transition numérique arrive c’est qu’on a fait des recherches, qu’on a travaillé dessus. Et en même temps cela nous domine. Mais ce n’est pas seulement quelque chose que quelqu’un a organisé dans un coin. La grande question aujourd’hui, c’est comment va-t-on travailler pour influer sur les trajectoires des vagues numériques qui vont arriver, en particulier avec la numérisation des machines et l’intelligence artificielle ? C’est la question de la co-évolution : comment envisager un dessein humain, une évolution combinant le mieux des évolutions technologiques et celles des capacités de création de l’humain qui  évoluent elles aussi avec ces transformation numériques et ses capacités nouvelles a échanger, à  créer de la connaissance ensemble… Les jeunes ingénieurs qui sont en formation chez nous sont dans cette transition éducative. Ils savent en particulier que tout ne va pas se jouer dans la formation initiale ».

Verbatims de la 2ème  table ronde : « Transformer le jeu d’acteurs »

Gilles Vermot Desroches, Directeur développement durable du groupe Schneider Electric et Directeur de la Fondation Schneider Electric, a rappelé comment son groupe mariait transition énergétique et numérique pour faire face aux défis de demain :

« En termes d’innovation nous investissons 5% de notre CA dans la R&D. Nous gérons environ 20 000 brevets. En termes de développement durable, notre Direction de la  Stratégie et du développement durable a prévu d’investir sur 10 ans 10 Mds d’euros, pour diminuer nos émissions de CO2. L’objectif  de notre groupe est aujourd’hui de marier transition énergétique et numérique pour faire face aux défis qui nous attendent : dans les 40 ans à venir, la consommation énergétique devrait être multipliée par 1,5… alors qu’il faut diviser par 2 les émissions de CO2. D’où une division par un facteur 3 ! Par ailleurs il y a 10 Mds de machines connectées aujourd’hui : il y en aura 50 Mds en 2020. Le photovoltaïque entre 2008 et aujourd’hui  a divisé son coût de production par 40 ! Et sur les Data centers qui représentent 5 %  de la consommation mondiale, Schneider Electric qui équipe la moitié du parc mondial a permis une réduction par 10 en 10 ans… ».

 

Stéphane Aver, Président d’Aaqius a plaidé pour sa démarche de rupture technologique qui doit permettre de sortir totalement des filières actuelles pour assurer une transition énergétique socialement juste :

« Le  domaine d’intervention d’Aaqius ce sont les ruptures technologiques dans le zéro CO2. Il faut innover dans tous les domaines et principalement la mobilité. C’est notre cas puisque nous investissons 50 % de notre CA en R&D ! Nous avons aussi innové dans les mécaniques de financement en créant notre propre fonds d’investissement. Et enfin l’innovation également dans notre programme d’accompagnement dans le « business development », dans l’industrialisation des solutions.  Nous avons développé un programme ambitieux dans le stockage de l’énergie : Stor-H, une solution de recharge pour les véhicules à hydrogène, sous forme de cartouches disponibles dans des distributeurs, solution présentée sur des scooters à l’occasion de la COP21.

La filière hydrogène, encore  balbutiante aujourd’hui, pour se développer ne devra pas être dépendante des filières actuelles (pétrole, gaz naturel…) et de leurs réseaux de distribution. En s’appuyant sur les énergies renouvelables, elle permettra de fournir une énergie propre, produite, distribuée et consommée localement,  non-dépendante des big five de l’énergie fossile. Elle sera donc un gage de justice sociale ».

 

Christian Dubost, directeur développement durable du groupe SNCF a souligné qu’un des défis de la SNCF était de répondre à une demande de plus en plus individualisée, tout en restant un transport de masse :

« Une des caractéristiques de la SNCF, c’est d’être à la fois dans le temps très court  (15 000 trains par jour et seulement 10 % qui ne sont pas à l’heure…mais au vu et su de tout le monde !), et dans le temps très long : la durée de vie du matériel roulant est de 40 ans et les nouvelles infrastructures sont prévues pour 100 ans. Pour résumer : de 5 mns  à 100 ans ! Nous avons également à affronter plusieurs transitions. D’abord concilier notre métier de transport de masse avec des demandes de plus en plus individualisées : passer du gare à gare au porte à porte. Affronter les nouvelles fragilités comme la pauvreté (par exemple la grande pauvreté dans nos gares, mais aussi la sécurité de notre réseau (cf. les attentats). Enfin, bien sûr, la transition énergétique sur laquelle nous sommes bien placés : un TGV c’est  3 à 4 grammes  de CO2 pour 100 kms. Une voiture en moyenne c’est 200 g et un avion c’est environ 150g. Pour la même quantité de CO2 on fait, en TGV, Paris-Marseille, seul dans une voiture on ne dépasse par le périphérique en partant du centre ville et à 3 ou 4 personnes, vous ne dépassez pas Melun ».

Julie Chabaud, directrice Agenda 21 et numérique du Département de Gironde a affirmé sa conviction que la transition énergétique et écologique ce n’est pas la finalité. Ce sont des moyens, des conditions. La finalité, c’est comment on va coexister pacifiquement sur cette planète avec de moins en moins de ressources ? :  

« On ne pourra pas coexister pacifiquement sans justice sociale qui doit être un objectif affiché. Il n’y a jamais eu autant d’écarts de richesse, jamais autant de murs dans le monde pour séparer riches et pauvres… Nous devons donc imaginer de nouveaux modes d’organisation. La démocratie s’est établie sur un impensé : le progrès, la croissance, basés sur la prédation des ressources. Nous avons donc besoin de nouveaux imaginaires démocratiques fondés, non  pas sur la recherche de plus de bien être matériel, mais sur pourquoi nous voulons vivre ensemble ? Dans une notion de co-responsabilité sociale, il est important de demander aux gens ce qui compte pour eux. Les réponses que nous avons eues sur notre territoire sont édifiantes : ce n’est pas du tout le matériel, l’aspect consumériste. Ce qui compte, ce sont les relations, qu’on leur fasse confiance, qu’on leur permette de faire des choses. Avec la méthode Spirale qui permet de poser ce genre de questions, nous avons demandé aux jeunes quels étaient les accélérateurs de transition ? Ils ont demandé des espaces de rencontre pour pouvoir travailler à des solutions… Ils nous ont répondu : on ne vous demande rien, on vous demande juste de nous laisser faire. Par contre si vous venez avec nous c’est mieux ».

Après ces 2 tables-rondes, dans un point de vue prospectif, Carine Dartiguepeyrou, prospectiviste, présidente de l’Observatoire des valeurs et animatrice de l’ACIDD Lab’ est revenue sur notre conception de la transition et  sa relation étroite avec la question de l’interdépendance :

« On a commencé à débroussailler à l’Université d’été la question de la transition autour de 5 grands champs : le travail socialement juste, la relation entre santé/alimentation et environnement, le numérique et ses moyens, la question des territoires et la  question des valeurs, ce à quoi  les gens aspirent… Nous, ce que nous entendons dans transition, c’est la transition de soi, c’est à dire la question de la relation aux autres, à la planète… C’est pourquoi, la question de l’interdépendance arrive tout de suite dans nos discussions : comment oeuvrer ensemble, collectivement, avec nos différences, comment pouvoir interagir avec l’autre dans le respect de la diversité… Les plus beaux projets qui font œuvre de résilience sont souvent portés par les citoyens… ».

 

Enfin, Alain Juppé, Maire de Bordeaux, dont la ville est partenaire de notre Université d’été, nous a fait le plaisir et l’honneur de venir conclure cette conférence en nous donnant sa vision de la transition. Quelques verbatims de son intervention :

« Le message pour les jeunes générations, ce que je leur recommande pour retrouver l’enthousiasme, l’optimisme qui nous manquent, c’est de s’engager pour de grandes causes. Personnellement je vois actuellement 3 grandes causes prioritaires :

-       faire avancer l’égalité entre les femmes et les hommes ;

-       contribuer à l’invention d’une nouvelle croissance économique, sobre, circulaire et numérique ;

-       accueillir sans crainte le bouleversement numérique du monde ».

« La perte d’emplois en Europe avec la robotisation et le numérique dans les années à venir est un défi majeur. Je réponds par la fuite en avant : je continue à être schumpéterien ! Il y a, par exemple,  un immense gisement dans les emplois à la personne, dans de nouvelles activités créatrices, culturelles… Cela nécessitera bien sûr beaucoup de formation… En tout cas je ne crois pas à un monde ou de brillants cerveaux gouverneraient avec des robots et le reste de la population toucherait un revenu universel de base. Cela me semble un cauchemar : autant aller sur Mars tout de suite… ».

 

Alain Chauveau.